Arrestation du Père Gaël Carissan à Trosly-Breuil
- Le 01/11/2018
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Le 7 décembre 2010, la gendarmerie est intervenue sur le site de l’ESAT de Trosly-Breuil pour mettre en garde à vue le Père Gaël Carissan présent depuis deux ans à l’Arche en tant que bénévole puis volontaire de service civique depuis septembre 2010.
Inculpation et incarcération du Père Gaël Carissan à l'Arche Oise
Il a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineur et envoyé à Rennes pour y être inculpé et incarcéré suite au dépôt d’une plainte par une victime à Saint-Malo, en juillet 2010, deux ans après avoir révélé les faits à un prêtre de Dinard.
Commentaire du Secrétaire Général de l’Arche Oise : « Oui… mais c’était il y a longtemps ».
Le Père Gaël Carissan avait été envoyé par Mgr Ornellas, archevêque de Rennes et accompagnateur spirituel de l’Arche Internationale, qui, informé en juillet 2008 de cette relation avec un mineur par la victime elle-même, avait envoyé le prêtre à l’Arche1 pour exercer un travail manuel après audition et procédure canonique.
Si le père Gaël Carissan âgé de 46 ans lors de son procès est exclu depuis 2008 de tout ministère public, il perçoit toujours dans son abbaye, son traitement du diocèse.
L’Arche fait donc partie des lieux de « mise au vert » des pédophiles non encore rattrapés par la justice.
En 2015, une autre affaire de pédophile liée au père Max de Guibert impactera l’Arche.
Le procès de juin 2019
Le procès s’est tenu le 17 juin 2019 à Rennes et le procureur, Philippe Astruc, a requis cinq ans d’emprisonnement, dont trois avec sursis, pour agression sexuelle sur l’adolescent de 15 ans en 2004 à Rome, puis à Rennes, avec l’argument qu’ « On ne peut pas utiliser le pouvoir pour assouvir ses plus bas instincts ».
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 4 juillet 2019 et a suivi les réquisitions du procureur en condamnant le prêtre à 5 ans de prison dont 2 fermes pour agression sexuelle, avec suivi socio-judiciaire associé à injonction de soins, et interdiction d’exercer toutes activités avec des mineurs.
A cette peine d’emprisonnement s’ajoute un versement à la victime de 20 000 euros.
Mgr Pierre d’Ornellas cité comme témoin
L’évêque de Rennes a été cité comme témoin et a subi des critiques sur l’enquête canonique confiée à un prêtre de 86 ans connu du père Carissan.
D’après la victime, l’évêque lui aurait déconseillé de porter plainte alors que ce dernier affirme « J’ai toujours pensé qu’il (la victime) devait porter plainte » et que « C’est inacceptable qu’un prêtre ait des relations sexuelles avec un jeune, je l’ai sanctionné tout de suite en le privant de son ministère et en demandant un suivi psychologique ». Ce n’est pas courant de demander à une victime de porter plainte tout en éloignant à l’Arche son bourreau.
Faute de réaction appropriée, la victime avait finalement déposé plainte à Saint-Malo en 2010, deux ans après avoir révélé les faits à un prêtre de Dinard. « Peut-être n'ai-je pas fait tout ce qu'il fallait », avait reconnu à la barre Mgr d'Ornellas, qui avait été alerté par cet autre prêtre du département.
Références
- 1 - « Gaël Carissan n'est plus prêtre de la paroisse » - Ouest France – 8 novembre 2008
Le père Gaël Carissan a quitté la paroisse Saint-Conwoïon (Redon, Sainte-Marie et Bains-sur-Oust) au début du mois.Envoyé en mission de formation pastorale par l'évêque, il réside désormais à la communauté de l'Arche Jean Vanier, en région parisienne.
Pour le remplacer, le père Pascal Rio, prêtre eudiste, est nommé administrateur de la paroisse jusqu'à la fin de l'année 2009. Le père Gaël Carissan dit « partir heureux d'avoir pu conduire à terme les projets qui me tenaient à coeur : les fêtes martiales du 15 août autour de la grotte restaurée à Bains-sur-Oust, l'inauguration et la réouverture de l'église de Sainte-Marie et la confirmation le 26 octobre dernier. »
- 2 - « Liaison dangereuse. Le prêtre quitte la prison pour l'abbaye » - Le Télégramme – 18/12/2010 :
Poursuivi pour agression sexuelle sur un adolescent de 16 ans, un prêtre d'Ille-et-Vilaine a été incarcéré à Rennes, voici huit jours. La cour d'appel a décidé, hier, de le remettre en liberté (très) surveillée.
Dans le box de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes, un long jeune homme, le regard perdu, le teint blême. Il est prêtre, il est âgé de 37ans mais il a plutôt l'apparence d'un adolescent trop vite grandi, effaré par le monde qui l'entoure. Il est vrai qu'il vient de vivre huit jours de détention.
Qu'a-t-il fait pour mériter un tel sort ? Prêtre pédophile ? Ce n'est pas si simple : il n'y a qu'un plaignant, il ne s'agissait pas d'un enfant puisqu'il avait 16 ans au moment des premiers attouchements (NDLR: la majorité sexuelle est fixée par la loi à 15 ans, âge en deçà duquel le consentement ne peut exister) et il s'est agi d'une relation de longue durée. Une relation de quatre ans.
Tout avait commencé en 2000, à Saint-Malo (35), lorsque le plaignant avait une douzaine d'années. Il était louveteau et le prêtre avait les scouts en charge. Une sympathie naît entre l'adolescent et le jeune prêtre, alors âgé de 27 ans, qui devient l'ami de la famille. Une famille nombreuse, des parents fervents catholiques qui accordent une totale confiance au prêtre au point de le laisser partir seul avec leur fils en pèlerinage à Rome, en2004. Ils sont logés dans une même chambre et c'est là qu'un « chahut3 » se transforme en caresses qui deviendront plus tard des jeux sexuels.
En 2008, le jeune homme est âgé de 20ans, il a quitté la région pour la Normandie où il se prépare à la prêtrise et il continue à voir son ami, qu'il reçoit dans son logement étudiant.
L'Église éloigne mais ne dénonce pas. Peu de temps plus tard, alors qu'il vient d'échouer à la préparation d'entrée au grand séminaire, il s'ouvre à des proches du secret de sa relation. Il en informe aussi Mgr d'Ornellas, l'archevêque de Rennes. Ce dernier réagit aussitôt en nommant son subordonné dans un établissement de l'Oise, où il s'occupera d'adultes handicapés. Il y restera deux ans, jusqu'à ce que la machine judiciaire soit actionnée par une plainte du jeune homme.
L'Église aurait-elle dû réagir plus fermement, en saisissant la justice dès 2008 ? À en croire les explications données par l'archevêque, les faits dont il avait connaissance n'avaient aucune qualification criminelle et n'imposaient pas de dénonciation, même s'ils exigeaient un déplacement.
« Ce qui dérange c'est qu'il est prêtre » Le parquet de Saint-Malo n'ayant pas partagé l'analyse pénale du prélat, le prêtre a été mis en examen pour viol et le juge des libertés et de la détention a estimé, la semaine dernière, que la détention s'imposait. « S’il est incarcéré, c'est parce qu'il est prêtre et non pour ce qu'il a fait », a plaidé Me Pineau devant la cour, en qualifiant son client de « victime du sujet terriblement brûlant » de la pédophilie chez les religieux.
« Pourtant, il s'agit ici d'un lien d'une tout autre nature, fait d'attirance, de séduction progressive et pas seulement à son initiative ». De la prison à l'abbaye de la Trappe « Oui, c'est sa qualité de prêtre qui justifie sa détention », a rétorqué Mme Fiasella pour le ministère public. « Parce qu'il a abusé de l'autorité que lui donnait sa fonction, parce qu'il s'est vu confier l'accompagnement d'un jeune dans une voie spirituelle, parce qu'il a trahi la confiance de la famille, parce qu'il y avait une emprise psychologique d'un adulte sur un adolescent » et, au bout du compte, « oui, parce qu'il est prêtre », il doit rester sous les verrous.
En décidant de mettre un terme à sa détention dans la prison de la République, la cour a tenu compte de l'engagement de l'archevêché qui avait fait savoir qu'en cas de remise en liberté, il nommerait le mis en examen dans une abbaye de la Trappe (ou ordre reclus des cisterciens de la Stricte observance), hors de Bretagne.
Une manière pour l'Église de contribuer au contrôle judiciaire.
- 3 - Lors du procès le 17 juin 2019 devant le tribunal correctionnel de Rennes, la victime présumée parle de cet abus qu’il a vécu comme un traumatisme, d’autant plus qu’il était piégé, totalement isolé dans un couvent à Rome, sans moyen de communication avec sa famille.
- 4 - « Un prêtre jugé pour agressions sexuelles sur un adolescent » - Paris Match – 17 juin 2019
Commentaires
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- 1. Yb Le 05/07/2019
Attention le Père Max de Guibert a été reconnu non coupable Attention à ce qu’on dit ! Personne ne l’a publé d’ailleurs ce n’est pas du vrai journalisme !!!
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