L’argent des volontaires européens finance les pèlerinages de l’Arche ?
- Le 22/04/2019
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Les volontaires du service européen Eurasmus+ constituent une manne pour l’Arche, sur plusieurs plans, y compris financier.
Si le jeune ne reçoit que 300 € par mois pour couvrir ses besoins personnels et sa nourriture pendant ses 6 jours de repos mensuels et ses congés, l’Arche reçoit plus de l’Europe qu’elle ne redonne.
Le premier bénéfice a déjà été abordé dans le billet «Le forfait jours illégal ou 'Les assistants abusés, l’autre scandale de l’Arche'» qui concerne au premier abord, l’exploitation des assistants salariés, avec un forfait jours illégal autorisant toutes les dérives, notamment au niveau du volume horaire que les volontaires « Erasmus+ » subissent exactement de la même manière, mais pour une rémunération symbolique.
Le contrôle sur site des inspecteurs de l’Agence Erasmus+ France Jeunesse & Sport (voir « Suite à des plaintes, des inspecteurs d’Erasmus débarquent à l’Arche » ) devrait faire cesser ces abus en limitant le temps de travail hebdomadaire à 38 heures permettant aux jeunes gens de ne plus être asphyxiés, par une multitude de contraintes chronophages les vissant sur leur lieu de travail, et leur interdisant de profiter d’un des principaux bénéfices d’Erasmus qu’est la découverte d’un autre pays, de sa culture et de ses habitants, hors du microcosme laborieux.
Les religieuses agences de coordination d’Erasmus+
Si l’Agence Erasmus+ France Jeunesse & Sport délivre l’accréditation des structures accueillant les jeunes européens qui souhaitent faire une mission en France, elle ne gère pas directement ceux-ci mais délègue cette tâche à des agences de coordination chargées des parties administratives et financières, et du recrutement des jeunes. Sur ce dernier point, ces derniers ne semblent pas vraiment connaitre leurs futures conditions de travail avec le fameux « forfait jours » (voir « L’Arche, la galère moderne des assistants et des jeunes en service civique »).
Suite à son accréditation en octobre 2017, l’Arche fait appel à deux d’entre elles : l’ICE (Initiative Chrétienne pour l’Europe) et VISA (Volontariat International au Services des Autres) d’obédience protestante.
Un bilan financier dans le cadre Erasmus+ via l’agence de coordination ICE montre que l’Arche fait un bénéfice de 1436 € par jeune accueilli.
Pour une année, la dépense de 6635 € se constituent :
- des 12 indemnités de 300 € versées au volontaire : 3600 €
- de la préparation de l’été : 465 €
- des 12 cotisations ICE de 210 € : 2520 €
- de l’adhésion ICE : 50 €
Mais l’Arche reçoit 8071 € de subventions européennes pour :
- la nourriture et l’hébergement : 5947 €
- l’argent de poche : 2124
Non seulement le volontaire Erasmus+ constituait une main d’œuvre malléable, corvéable à merci jour et nuit pour faire tourner les foyers à la place d’un salarié, mais de surcroit, il rapporte de l’argent, en plus de celui reçu des Autorités de Contrôle et de tarification de l’Oise et des Haut de France, pour ce qui concerne l’Arche dans l’Oise.
Du bénéfice réalisé doit être retiré les frais d’alimentation : comme l’esclave en d’autres temps, le volontaire mange ! On ne comptera pas l’hébergement, la chambre étant sur le lieu de travail, en l’occurrence le foyer, par stratégie afin de maintenir une présence même de nuit.
Non-respect de la charte du Service des Volontaires Européens
La charte SVE précise que « Les activités des volontaires du volontaire SVE ne peuvent remplacer un emploi rémunéré » et le « …caractère non lucratif du projet et des missions du volontaire ».
Manifestement, ces deux principes ne sont pas en vigueur à l’Arche et les importants gains découlant de l’emploi de cette main d’œuvre providentielle permettent de financer les multiples manifestations religieuses (messes, pèlerinages à Rome – Lourdes – Jérusalem…, JMJ en Pologne, voyages « Arche Internationale » en Inde, Italie, Irlande, USA, …) non en relation directe avec la mission première d’accueil des personnes handicapées mentales.
Un troisième principe semble également malmené, celui qui stipule que « Au cours du processus de sélection du volontaire, les organisations doivent maintenir l’accessibilité du SVE pour tout jeune, sans préjugé lié à son appartenance religieuse, … ».
Or, dans les questionnaires adressés aux candidats volontaires, des allusions à leur confession apparaissent.
Si l’agence « Initiative Chrétienne pour l’Europe » tente timidement de connaitre sa religion par la question « Es-tu membre d’une paroisse ou d’une communauté ? Si oui, laquelle ? », la seconde agence « Volontariat International au Service des Autres », protestante, est nettement plus directe dans le dossier de candidature en indiquant que « VISA-AD est partenaire de réseaux œcuméniques, catholiques et protestants. A ce titre, et en accord avec ses statuts, VISA-AD a pour objectif de prendre en compte les sensibilités spirituelles des volontaires. » et en posant des questions « optionnelles » qu’on peut suspecter être filtrantes.
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